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La peau des requins...

A l'origine de la combinaison?

 

 

    On s’est vite aperçu que la peau de l’homme n’était pas très hydrodynamique.

On a donc cherché à modifier le contact entre la peau de l’homme et l’eau afin

d’augmenter les glissements et de limiter les frottements. Pour cela, des chercheurs

se sont intéressés aux différentes caractéristiques physiques d’un grand prédateur

marin: le requin. On s’est en effet très vite aperçus que les squales pouvaient

atteindre des vitesses impressionnantes tout en économisant leur énergie. On a

alors étudié la peau de ces fascinants animaux. Les analyses ont montré qu’elle

était composée de denticules cutanés, de minuscules écailles ressemblant à des

dents. En effet, elles sont, elles aussi, composées de dentines et protégées par de

l’émaille. De plus, elles tombent puis repoussent, exactement comme des dents.

 

Au début, tout le monde pensait que les surfaces rugueuses créaient plus de

résistance à l’eau que les surfaces lisses. Mais les expériences sur les peaux de

requin ont prouvées le contraire. Deux chercheurs d’Harvard ont ainsi, pour observer les particularités de ces denticules, plongé une peau de requin intacte et une peau de requin dont les denticules ont été poncées dans une cuve d’écoulement au débit réglable. Ils ont alors remarqués que la peau de requin intacte s’était déplacé 12,3% plus vite que la peau poncée. Ils reproduisent alors l’expérience en éclairant l’eau au laser de façon à mieux comprendre ses mouvements. Les chercheurs se sont alors rendus compte que, en plus de réduire la trainé (et donc la résistance à l’eau), la peau des requins générait également une poussé. Lauder, un des deux chercheurs, dit alors: « C'est la surprise numéro 1 : il ne s'agit pas seulement de propriétés de réduction de la traînée, les denticules modifient la structure de l'écoulement (de l’eau) près de la peau du requin d'une manière qui améliore la poussée ». D’autres chercheurs se sont alors intéressés à la forme et aux propriétés des denticules de requin. Après des observations microscopiques, ils se sont aperçus que les denticules du requin étaient striées et anguleuses. Elles sont également très rapprochées les une des autres et recourbées vers l’arrière du requin de façon à augmenter son hydrodynamisme. De plus, leur position créée un écoulement linéaire (l’eau longe le corps parallèlement), ce qui limite la résistance et diminue le bruit. Les denticules permettent donc au requin d’être hydrodynamique et silencieux. On remarque également la présence de micro-rainures sur les denticules. Ces micro-rainures sont la base de la réduction de frottement et de la transformation de la trainée en poussée. En effet, en s’engouffrant dans les micros-rainures, l’eau tourbillonne, ce qui la maintient à proximité du requin. Une fine pellicule d’eau se forme alors autour du requin. Elle va permettre au requin de glisser en limitant les forces de résistance qu’il subit.  Mais la peau du requin n’est pas son seul atout, en effet, sa forme contribue à la diminution des forces. On remarque ainsi, qu’il s’apparente à une goute d’eau (l’avant du requin est plus est large que l’arrière), ce qui favorise son hydrodynamisme.

 

Les combinaisons s’inspirent également de cette forme pour rendre le nageur le plus hydrodynamique possible, c’est pourquoi elles compriment le corps du nageur à certains endroits. Cette compression sert aussi à créer une vasoconstriction, qui permettra au sang de circuler plus vite et, ainsi augmenter l’apport en oxygène des muscles. Les combinaisons se sont également inspirées de la rugosité des peaux de requins, pour augmenter la vitesse des nageurs.

© 2015 by Grégoire RICHARD, Edouard TISSEDRE and Arnaud RUSHENAS

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